Fondée en 2016, la start-up a lancé en octobre son détecteur de radioactivité Rium, à bas coût mais haute performance. Capable de déterminer l'origine de la source radioactive, il cible les secteurs du nucléaire, de la santé ou de la sécurité.
Docteur en physique à l'université Lyon-I, Gaël Patton préparait une thèse en imagerie médicale quand il a eu l'idée de Rium : un détecteur de radioactivité « à bas coût, mais haute performance ». Le lien entre les deux univers ? « La scintillation et le rayonnement ionisant sont des technologies communes à l'imagerie médicale et à la surveillance de la radioactivité », explique-t-il. En 2016, il a donc créé Icohup qui commercialise, depuis octobre, les boîtiers connectés Rium au prix de 590 euros, plus un abonnement aux services de gestion de données. Il veut « améliorer la protection des personnes exposées aux rayonnements, en limitant fortement l'investissement pour les entreprises ».
Vissés au mur ou portés à la ceinture pour surveiller l'exposition d'une zone ou d'une personne, ils ciblent le nucléaire , la santé (scintigraphies, radiothérapies…), la sécurité (armée, pompiers…) et le traitement de déchets. Les capteurs mesurent, en temps réel, le niveau de radioactivité pour alerter sur la présence d'éléments suspects ou des dépassements de seuil, avec un système de visualisation simple via une application mobile. La plate-forme garde l'historique des données pour mieux comprendre les incidents.
Source radioactive
Mais la spécificité de Rium est sa capacité « à déterminer l'origine de la radioactivité par spectrométrie gamma : uranium, césium 137, fluor 18, technétium », énumère Gaël Patton. « Les autres offres existantes capables de comprendre la source de la pollution coûtent 10 à 15.000 euros », affirme le président d'Icohup.
La start-up basée en Nouvelle-Aquitaine a vendu à EDF, Orano et des CHU… ses cent premiers capteurs assemblés à Limoges et étalonnés sur les bancs de l'IRSN. Pas encore à des centres de déchets, mais elle est en contact avec Veolia. Fonctionnant de -20 à +50 °C et affichant 15 heures d'autonomie, Rium s'intègre à toute infrastructure et peut, étant léger (190 g) et compact (5 cm), embarquer sur un drone.