Le « Flyboard Air », fabriqué en France par Zapata Industries, est un véritable véhicule volant autonome alimenté en kérosène. Il peut évoluer jusqu'à 190 km/h avec une autonomie d'une dizaine de minutes. De quoi susciter l'intérêt des états-majors du monde entier.
L'image du défilé du 14 juillet 2019 ? Ne cherchez pas, il n'y en a qu'une : Franky Zapata volant debout sur son « Flyboard Air » fusil en main à plusieurs dizaines de mètres au-dessus des Champs-Elysées. Avec ce véhicule de son invention ce Marseillais de 40 ans, champion d'Europe et du monde de jet-ski, a captivé la foule et ébahi notamment Angela Merkel et Emmanuel Macron.
Engin futuriste, le « Flyboard Air » est un véritable véhicule volant autonome alimenté en kérosène doté de cinq mini-turboréacteurs et d'un algorithme qui ajuste en permanence l'inclinaison des turbo-réacteurs ainsi que la vitesse des turbines latérales ; ce qui lui permet de décoller et d'évoluer jusqu'à 190 km/h avec une autonomie d'une dizaine de minutes.
De quoi susciter l'intérêt des états-majors du monde entier. Cette mini-plateforme volante « va permettre de tester différentes utilisations, par exemple une plateforme logistique volante ou bien une plateforme d'assaut » pour les militaires français, a commenté la ministre des Armées Florence Parly sur France Inter avant le défilé.
Tracasseries administratives en France
Cette innovation développée à 100 % dans les ateliers de l'entreprise Zapata Industries au Rove (Bouches-du-Rhône), a pourtant bien failli échapper à la France. En octobre 2017 l'entrepreneur avait proposé au commandement des forces spéciales américaines (USSOCOM), qui a toujours rêvé d'un soldat volant, le concept d'Ez-Fly développé par la société Z-Air, une filiale de Zapata Industries.
L'Ez-Fly est l'évolution du Flyboard Air qui s'apparente à un Segway capable de voler à 130 km/h avec une autonomie d'environ 10 minutes. A cette époque, l'armée américaine a bien failli racheter l'entreprise d'un Franky Zapata interdit de vol en France sous peine de poursuites.
Confronté à des tracasseries administratives et réglementaires en France , il déclarait au printemps 2017 dans les colonnes du « Parisien » : « On me fait des ponts d'or ailleurs, mais si je pars ce sera contraint et forcé, je veux me battre pour rester ici, en France. Les autorités doivent trouver une solution ».
La traversée de la Manche
Ce sera chose faite en novembre 2018 à l'occasion d'une démonstration de son Flyboard Air aux forces spéciales françaises lors du Forum Innovation Défense, organisé à Paris. Pari gagné. A cette occasion Zapata Industries décroche 1,3 million d'euros du ministère des Armées pour améliorer son Flyboard Air, en collaboration avec l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (ONERA) et la société Poly-shape.
Au programme : développer un système de propulsion plus stable, plus maniable et aussi plus discret. De fait, comme les spectateurs l'ont remarqué dimanche, le Flyboard Air est encore très bruyant, c'est-à-dire tout le contraire de « furtif ».
Prochain rendez-vous du public avec l'homme volant : le 25 juillet. Cent dix ans jour pour jour après Louis Blériot, Franky Zapata compte traverser la Manche. Pour cette tentative il lui faudra, pour la première fois, être ravitaillé en carburant en plein vol.