IRSN. Dans le monde du nucléaire et de la radioactivité, cette estampille, celle de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire, est tout à la fois « une marque forte », mais aussi « une validation technique et technologique ». Président de la start-up limougeaude Icohup et créateur du boîtier Rium de contrôle de la radioactivité, Gaël Patton a pleinement conscience de l’opportunité qui s’offre à son entreprise. Son nouveau produit, un boitier « destiné au grand public »(prix : 120 €), bénéficie d’une « licence de marque » de l’IRSN et sera présenté par l’Institut au salon du Bourget du 17 au 23 juin. « Pour nous, explique le jeune dirigeant de la société, c’est vraiment intéressant. »
Souplesse d’usage et démocratisation
Alors que ses précédents produits, davantage destinés « au secteur nucléaire et de la santé », précise Gaël Patton, offrent toujours « de belles perspectives pour l’avenir », ce nouveau boîtier, plus mince et moins grand que les précédents, veut faciliter une démocratisation de la mesure de la radioactivité.
« Ce boitier est très souple d’usage. Ce qui correspond très bien à un usage du grand public. Petit plus, le plastique avec lequel il est conçu est fabriqué en Limousin, comme les composants électriques. Ça fait partie de notre ADN. »
Mais derrière cette volonté-là, se cache un autre projet, auquel le pedigree écologique et citoyen d’Icohup le destinait à s’intégrer : la mesure et la saisie de la radioactivité, naturelle ou non, par les habitants des différentes régions, à travers la plateforme Openradiation. Il s’agit d’une initiative « participative à but non lucratif et pédagogique », précise le site Internet menée par quatre organismes travaillant dans différents domaines : IFFORME, l’IRSN, Planète sciences et Sorbonne université.
« Tout ici pour réussir »
« Il y a deux axes majeurs pour ce projet, explicite Gaël Patton : en cas d’incident, que nous ne souhaitons évidemment pas, cela permettrait d’avoir un réseau décentralisé de mesures. Mais il y a aussi toute une démarche scientifique derrière. Cela permettra d’aller voir la radioactivité du sol et de l’environnement, de mieux comprendre l’impact des orages solaires ou les émissions électromagnétiques des orages. Cela permettrait de créer une communauté scientifique et d’avoir un grand nombre de mesures. Et pourquoi pas, si on rêve d’avoir un Prix Nobel commun attribué à tous. »
Un projet exaltant comme le développement de la start-up limougeaude, dont la croissance va se poursuivre dans les mois qui viennent. « Aujourd’hui, on est neuf et si tout se passe bien, il va y avoir pas mal de recrutement dans les mois qui viennent », assure Gaël Patton. Conséquence, Icohup pourrait également déménager à l’automne pour des locaux plus grands. « On est un peu à l’étroit, reconnaît le dirigeant, mais on ne va pas aller bien loin. On veut rester sur Ester car il y a tout pour réussir. »