Comment la technologie française peut contrôler le port du masque obligatoire

Caméras intelligentes, radars laser... Plusieurs technologies sont testées pour aider à contrôler le respect du port du masque, suscitant parfois des inquiétudes concernant la vie privée.

À partir de la semaine prochaine, le port du masque deviendra obligatoire dans les lieux publics clos. Comment dès lors contrôler que des milliers d’individus respectent ou non la consigne? Plusieurs start-up françaises ont développé des solutions, qui ont commencé à être testées.

Certaines entreprises ont élaboré des outils qui nécessitent l’utilisation de caméras. Un logiciel est installé et détecte, grâce à l’intelligence artificielle, les visages masqués. «Il ne s’agit pas de reconnaissance faciale. On reconnaît simplement la forme humaine derrière le masque, mais nous n’avons pas accès à l’identité des personnes filmées», explique Virginie Ducable, chef de projet au sein de RedLab, une start-up normande qui propose ce type de solution. Aucune image n’est stockée sur des serveurs, seules les données statistiques sont envoyées au client. «Ces statistiques pourront leur servir de manière concrète. Par exemple, s’ils constatent que trop peu de personnes portent un masque à un moment donné, ils pourront lancer automatiquement des annonces vocales incitant à respecter les consignes sanitaires», ajoute-t-elle. En somme, comme le résume Olivier Gualdoni, PDG de Drone Volt, dont la filiale Aérialtronics travaille sur un projet similaire, «Notre solution vise à prévenir, pas à punir. On est complètement à l’opposé des clichés de répression associés à l’intelligence artificielle».

Si Aérialtronics n’a pas encore signé de contrat, malgré «des discussions avancées», RedLab affirme de son côté que son outil sera testé en août au sein du réseau de bus et de métros de l’agglomération rouennaise. La SNCF, plusieurs établissements de santé, ainsi que les Zénith de Caen et de Rouen sont également intéressés.

Le droit d’opposition en question

La mairie de Cannes et la RATP ont pour leur part fait appel à la start-up Datakalab, qui a mis au point une solution analogue. Mais les expérimentations ont été suspendues après que la CNIL, saisie par Datakalab elle-même dans un souci de transparence, a exprimé ses inquiétudes au sujet des «caméras intelligentes». Pour l’institution, ce genre de dispositif risque de générer «un phénomène d’accoutumance et de banalisation de technologies intrusives, et d’engendrer une surveillance accrue, susceptible de porter atteinte au bon fonctionnement de notre société démocratique».

L’institution a également rappelé qu’en vertu de l’article 21 du RGPD, tout personne a le droit de s’opposer à faire l’objet d’une captation de son image dans l’espace public. À cet effet, Datakalab proposait aux passants de secouer la tête pour manifester leur désaccord, une modalité jugée «insuffisante et peu pratique» pour la CNIL. «La loi ne mentionne pas la marche à suivre en manière de caméra intelligente. On cherche simplement à déterminer quels sont les bons usages», souligne le PDG de la start-up Xavier Fischer, tout en assurant réfléchir à une autre solution pour que les passants puissent exprimer leur droit d’opposition.

Une alternative aux caméras

Alors que les caméras suscitent de nombreuses craintes, une autre technologie est elle aussi à l’étude: la technologie lidar. Celle-ci émet un faisceau laser qui permet, comme un radar, d’analyser les formes, notamment celles des masques, par ricochet des ondes émises. Ainsi, les visages ne peuvent pas non plus être reconnus. Spécialisée dans «l’intelligence spatiale», la start-up Outsight a su convaincre ADP de déployer cette technologie dans un terminal de l’aéroport de Roissy. Un moyen pour ADP de savoir avec précision à quel point les usagers respectent le port du masque ou la distanciation sociale. Grâce à cet outil, l’aéroport peut alors déployer son personnel dans certaines zones pour inciter à respecter les consignes sanitaires, en fonction des besoins, tout en garantissant l‘anonymat des voyageurs. «La surveillance est un danger réel», admet Raul Bravo, le dirigeant d’Outsight. «Il est justifié qu’on se pose des questions à ce sujet. Le tout, c’est de trouver les solutions adaptées».

Source : Le Figaro

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