La sécurité des installations comme des manifestations sportives réclame des systèmes performants prenant en compte les alertes en minimisant les risques d’erreurs. Les startups sont à pied d’œuvre avec des solutions toujours plus sûres et innovantes, dont certaines intéressent les acteurs de la Défense.
Aquilae présentait sa technologie sur le salon Vivatech 2019. © Agence TCA
En 2024, les Jeux Olympiques seront une formidable vitrine pour les startups françaises de la vidéosurveillance, du contrôle d’accès et de la robotique. Recourant de plus en plus souvent à des algorithmes d’intelligence artificielle, ces acteurs se positionnent sur un marché global de la sécurité en progression de 2,9% pour un chiffre d’affaires de 28,2 milliards d’euros en 2017, selon l’Atlas de la sécurité du magazine En toute sécurité. La part de l’électronique en représente 57%.
Détection de bagages abandonnés avec repérage et suivi du propriétaire
Cette croissance profitera notamment au secteur de la vidéosurveillance, sur lequel se positionne Aquilae. Installée sur la Technopole de l’Aube, à Rosières-près-Troyes (10), cette startup édite des logiciels d’analyse d’image associés à l’IA. Les applications visées concernent la détection en temps réel avec un faible taux d’erreur de situations ou de comportements anormaux. « Nous proposons différents services comme de l’anti-intrusion, la détection de bagarres ou de bagage abandonné avec repérage et suivi de son propriétaire d'une caméra à l'autre », décrit Jean-Philippe Texier, ingénieur commercial dans l’entreprise. Cette PME d’une dizaine de personnes compte notamment deux docteurs et deux ingénieurs spécialisés en IA.
Reconnaissance du squelette plutôt que du visage
Sa création, il y a deux ans, a pour origine la rencontre en 2012 d’un électricien et de l’Université Technologique de Troyes (UTT). Les deux partenaires ont décidé de mener des projets européens de recherche sur le Tracking financés par la région Grand Est. Aquilae utilise aujourd’hui le Machine Learning et le Deep Learning pour classifier ce que les caméras captent. Par exemple, sa solution sait détecter des personnes qui franchissent les voies ferrées, à l'exception du personnel de la SNCF qui porte un gilet orange. Aquilae espère mettre ses technologies de Tracking au service des Jeux Olympiques de 2024. L’entreprise espère qu’à cette date la position de la Commission Nationale Informatique et Libertés (CNIL) vis-à-vis des données biométriques sera assouplie. Dans ce cas, l’entreprise compte utiliser non pas la reconnaissance faciale mais celle du squelette afin de différencier les personnes et améliorer les algorithmes de tracking.
Internet des drones
La plateforme d'Uavia pilote les drones à distance. ® Uavia
Atterrissage de drone en haute précision
Avec Internest, les drones autonomes savent atterrir sur des bases fixes ou mobiles. D.R.
Lutte contre les drones menaçants
CerbAir détruit les drones malveillants par brouillage. © D.R.
« Internest figure d’ailleurs parmi les 28 startups soutenues par l’accélérateur du GICAT dédié à la défense et sécurité », déclare François Mattens, directeur des affaires publiques et de l’innovation et responsable du programme Generate by GICAT (Groupement des industries françaises de Défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres). Au sein de cet accélérateur, créé en 2017, se trouvent trois autres spécialistes des drones. En l'occurrence Diva Robotics, qui a développé une plateforme mobile de surveillance et d’alerte à distance, et Diodon Drone Technology. Cette startup toulousaine fondée en 2017 est à l’origine du premier drone gonflable insubmersible. Lequel est utilisé pour des missions d’inspection et de reconnaissance dans les milieux marins et lors de fortes précipitations.
Le responsable de l’accélérateur du GICAT se félicite aussi de la présence de CerbAir. « Il s’agit d’une startup spécialisée dans la détection de drone par radiofréquence et de leur neutralisation par brouillage », rapporte François Mattens. La présence de CerbAir au sein de son accélérateur a certainement conforté les investisseurs de la startup, parmi lesquels le constructeur de missiles MBDA, mais aussi Holnest, la holding de l’homme d’affaires Jean-Michel Aulas, et enfin le startup studio Technofounders.
Détection d’attaques radioactives et patrouille volante